Nous poursuivrons aujourd'hui notre réflexion en abordant les principales
sources ambiantes de stress qui produisent leurs effets conjugués sur nos contemporains. Si nous voulons, en effet, repérer ces phénomènes et travailler à en diminuer l'impact – ainsi que la loi le demande à l'entreprise –, il est indispensable d'en analyser profondément les causes explicites et implicites. Au demeurant, c'est aussi pour l'entreprise prendre soin de ses propres intérêts, car il s'agit de traiter des problématiques lourdes de démotivation et de désengagement. Il est clair que l'entreprise ne peut pas agir directement sur les causes de stress relevant de la seule vie privée, même si elle ne peut se dégager totalement, même dans ce cas, de son « devoir » d'alerte. La deuxième grande source de stress actuelle concerne encore indirectement l'entreprise ; mais néanmoins, les salariés font des liens plus ou moins conscients qu'ils peuvent avoir tendance à reporter sur leurs conditions générales de travail : ce sont les facteurs sociaux-économiques ambiants. Les craintes des personnes liées à la mondialisation, la situation de « faillite »1 ressenties par les populations, la réalité des marchés financiers et ce qu'elle impose de gré ou de force à l'économie d'un pays etc. Cette source immanente de stress se décline à travers la financiarisation de l'économie et le développement de l'individualisme et de la société de consommation. Elle constitue un terreau défavorable confrontant un sentiment de fatalité globale à un niveau sans cesse croissant de volonté de jouir d'un confort sans limites2. Le mythe de la croissance constante à l'infini a causé beaucoup de torts dans les mentalités. La financiarisation, en effet, que ce soit au travers de la finance de marché – rappelons-nous la crise des subprimes – ou du poids du profit à court terme dans les entreprises cotées, conduit désormais à une sorte de méfiance ou de défiance vis-à-vis du modèle capitaliste dominant en occident, avec toutes les répercussions que cela peut avoir sur l'image de l'entreprise aux yeux des citoyens. Sans compter que la dynamique économique est aujourd'hui du coté du Brésil, de l'Inde, de la Chine, de la Russie… là même où les vieux pays sont écrasés par le poids de leurs dettes. Il n'est pas étonnant que, selon un sondage récent, les Français se révèlent être les champions du monde du pessimisme ! Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'il y a un lien étroit entre la situation économique générale et les situations personnelles de stress. Lorsqu'on regarde ce que l'on peut malheureusement appeler « l'exemple » grec, plusieurs constats illustrent bien ce lien3 : angoisses personnelles » a déclaré Dimitris Ploumidis vice-président de l'Association des psychiatres de Grèce.Selon Marina Economou, responsable de SOS-Dépression, « 27 % des appels sont directement liés aux conséquences de la récession ». Sismanoglio à Athènes, rapporte que « Les psychiatres évaluent entre 25 % à 30 % la hausse des consultations provoquées par la crise ». On retrouve des constats analogues dans nombre pays de l'UE4. Ne parlons pas du livre de Jacques Attali : « Tous ruinés dans dix ans » et de ses déclarations toutes plus pessimistes les unes que les autres sur le devenir de l'Europe. Il ne s'agit pas pour nous de jouer les cassandres et de dresser un portrait alarmiste, mais simplement de bien prendre conscience de la réalité dans laquelle s'exprime cette question des risques psychosociaux. Le climat de morosité pèse effectivement lourd dans la balance. Source : RH info http://www.rhinfo.com/
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Septembre 2022
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